La méditation de Pleine Conscience m’a été enseignée dans un cadre particulier, afin de soigner les conséquences d’un trauma. Je consacrerai un article spécifique sur l’indication de la méditation dans le traitement du PTSD (Post Traumatique Stress Disorder ou stress post-traumatique). Je souhaitais d’abord ici vous présenter les bénéfices génériques que j’ai retirés de ma pratique méditative, dans ma vie quotidienne.
Avant de commencer la formation, j’en avais un peu entendu parler mais j’ignorais tout de la Mindfulness. J’avais l’habitude de méditer lors des séances de Yoga, mais j’ai découvert avec la Pleine Conscience une pratique différente.
Une pratique scientifiquement documentée
La grande différence que j’ai d’abord notée est l’apport essentiel des neurosciences dans la compréhension des mécanismes induits par la méditation de Pleine Conscience. J’ai accueilli cette pratique comme un enseignement pointu sur le fonctionnement de mon cerveau, en lien avec mes émotions et mes comportements.
Depuis les années 2000, le moine bouddhiste, scientifique et humaniste, Matthieu Ricard a largement contribué à amener des preuves de l’existence d’une plasticité cérébrale. A savoir que notre cerveau est une matière malléable, que l’on peut transformer avec de l’entrainement. Méditant plusieurs heures par jour depuis des années, il a accepté à se soumettre à l’imagerie cérébrale pour que les neuroscientifiques explorent l’activité de son cerveau. Pour plus d’infos, cliquez sur ce lien. J’ai donc pu m’enrichir de nombreux contenus disponibles sur ce thème et progresser en dehors de l’instruction formelle.
Un voyage intérieur pour mieux vivre à l’extérieur
De cet enseignement, j’en ai tiré bien sûr une meilleure connaissance de moi, mais aussi de grandes vertus quant à la qualité de ma relation aux autres.
La méditation de pleine conscience consiste à renforcer notre capacité d’attention. Par voie de conséquence, elle nous permet d’être beaucoup plus attentif à ce qui nous entoure, et notamment… aux autres. Elle a notamment amélioré mes qualités d’écoute et d’empathie.
Je venais d’un milieu professionnel spécialiste du zapping : j’avais cultivé la capacité de présenter un dossier ayant des conséquences sur plusieurs années en quelques minutes (temps moyen d’attention de mes interlocuteurs « débordés »). En retour, je donnais des RDV d’un quart d’heure pour assumer la charge de travail qui m’était donnée. J’ai ainsi progressivement altéré ma capacité d’attention. Entrainant avec elle ma mémoire et ma capacité d’apprentissage.
Notre mode de vie actuel encourage et valorise le multitasking alors que le fonctionnement de notre cerveau n’est optimal que s’il s’accorde à faire qu’une seule chose à la fois. On le fait mieux, et on le fait finalement plus vite. La concentration finit donc par être vecteur d’une meilleure productivité, car de qualité.
Vis-à-vis d’autrui, être un interlocuteur pleinement à l’écoute améliore grandement nos relations. Quoi de plus frustrant de ne se sentir écouté que d’une oreille. En étant plus attentif, on peut capter une plus grandes quantités d’informations délivrées par notre interlocuteur, verbales ou non verbales, et mieux saisir son message.
Prendre du recul : enfin un mode d’emploi
L’autre grand bénéfice que j’en ai personnellement retiré est ce qu’on nomme la « défusion », c’est-à-dire le fait de comprendre que nous ne sommes ni nos pensées, ni nos émotions ; que celles-ci sont des événements passagers et qu’elles ne définissent pas qui nous sommes. Nous arrêtons de fusionner avec nos pensées, nos émotions, nos comportements.
J’ai donc mis en pratique ce qu’on m’enjoignait à faire depuis tant d’années mais sans m’en donner la clé : prendre du recul.
Par la simple observation : « tiens je suis en train de penser ceci, tiens je suis en train de ressentir cela », on réalise enfin ce fameux pas en arrière, on prend ce recul nécessaire pour considérer ces éléments d’une manière plus objective et moins émotionnelle, on obtient tout de suite un nouvel angle de vue. Et l’on peut prendre des décisions ou agir avec plus de clarté d’esprit.
Si j’arrêtais mon cinéma ?
Plus utile encore : identifier les constructions mentales (comme les projections anxieuses ou les souvenirs nostalgiques par exemple) m’a fait prendre conscience qu’elles n’étaient que celà, à savoir une véritable production cinématographique de notre esprit.
Voir l’illustration avec Nougaro ici.
Et que seul existait l’instant présent.
Une évidence ? Pas tant que ça ! Combien de personnes souffrent de ruminations persistantes sur un événement passé ? N’arrivent pas à « lâcher-prise » ?
Quand on commence à observer nos pensées, nous pouvons décider, non pas de reprendre le contrôle (on ne contrôle pas son esprit à proprement parler), mais de réorienter le cours de celles-ci vers des chemins de croissance plutôt que de se plonger dans une mer de souffrance.