Etes-vous à l’aise dans le silence ? Aimez-vous les ambiances calmes et feutrées ou êtes-vous plutôt du genre à allumer la radio dès que vous vous levez ?
Le silence dans notre monde, se fait de plus en plus rare. Or, il est comporte de nombreuses vertus aujourd’hui oubliées. Pistes de réflexion dans cet article, rédigé dans le silence.
Quel est votre rapport au silence ?
Nombreuses sont les personnes que celui-ci indispose. Même si en réalité, le silence complet n’existe pas. Seul le désert proposerait une expérience du silence véritable, à ce qu’on m’a dit… Chez nous, toujours un petit bruit : une ventilation, un cliquetis d’horlogerie, les pas sourds d’un voisin…
Associé au vide, au néant, à la solitude, il peut faire peur, nous engageant à le combler. En couple, en famille, entre ami… il peut être vécu comme une absence de lien, nous rendant triste ou ennuyé.

Le silence a mauvaise presse, particulièrement dans notre société frappée par une épidémie de bruit et de fureur. Prendre la parole de manière incessante, réagir sur tout et n’importe quoi, sous l’emprise de l’émotion et de l’impulsivité, est devenu un style de vie, pire, une manière de diriger un pays… pour notre plus grand désarroi.
Dans votre quotidien, quelle place donnez-vous au silence ? Avez-vous conscience de la pollution sonore qui nous entoure, tout aussi répandue que la pollution visuelle ?
Nous sommes habitués à vivre dans le bruit. Les cris, les applaudissements, les cacophonies… sont devenus synonyme de vie, d’activité, de dynamisme. Et nous avons perdu notre capacité à capter le subtil dans un environnement sonore apaisé. Le chant des oisillons qui viennent de naître ces derniers jours, le son de la goutte d’eau, qui nous signale une fuite et nous prévient du dégât des eaux, le léger soupir de notre enfant qui cache ses tourments…
Epidémie de TDAH

Pire, la pollution incessante que nous subissons dès que nous écoutons la radio, la tv, les réseaux sociaux, est en grande partie la source de nos troubles d’attention et de concentration, au même titre que la pollution visuelle.
Pourquoi ? Parce que notre cerveau, continuellement interrompu dans ses tâches, voit progressivement ses connexions se détériorer. Cela « abîme » concrètement notre cerveau.
Je parle plus particulièrement des interruptions : nous sommes tranquillement en train d’écouter un podcast intéressant et d’un coup, un jingle bien fort et bien percutant vient interrompre notre écoute, fragilisant ainsi tout le processus cognitif qui en découle : analyse, compréhension, mémorisation…
Souvent j’entends des personnes me dire : « j’ai une pensée en arborescence », parce qu’elles souffrent en fait de « coq à l’âne », manifestation d’une difficulté à conserver son attention focaliser sur ce que nous sommes en train de faire. Le cerveau, hors de tout contrôle, passe son temps à faire des associations d’idées, plus ou moins pertinentes, plus ou moins heureuses, qui fatiguent à la fois le locuteur et l’auditeur. En sort de la bouche de la personne un discours non structuré qui a du mal à exprimer un sens intelligible.
Si les personnes vont jusqu’au bout de leur auto-diagnostic sauvage, il n’y a généralement qu’un pas pour qu’elles se qualifient de HPI alors qu’elles sont en fait gravement SURMENEE, incapables de maintenir un raisonnement sans digression. Et qu’il est urgent d’agir, de se soigner, de se mettre au repos sensoriel.
Nous vivons actuellement une véritable épidémie de TDAH en lien direct avec l’utilisation des écrans, qui provoquent des sollicitations incessantes et fragilisent notre tranquillité d’esprit. La réponse la plus simple et la plus évidente serait de minimiser le temps d’exposition aux écrans pour retrouver un fonctionnement normal. Mais ce n’est pas très vendeur, dans notre société d’hyper consommation et du divertissement à tout crin.
Alors, les enfants sont mis sous traitement, et les parents se jugent HPI. Cette version de l’histoire semble plus acceptable puisque c’est celle la plus répandue en ce moment. Certainement parce que plus valorisante que de reconnaître une addiction aux stimulations en tout genre.
Que peut-on faire ?
Restaurer le silence. Tout simplement. Mais comme nous l’avons vu, cela implique d’être à l’aise avec celui-ci. Comprendre que créer un vide sensoriel, c’est créer de l’espace pour d’autres choses. Pour le contact avec soi. L’écoute de son corps, de ses sensations, de ses émotions, de ses pensées.
L’expérience de la méditation nous invite au silence, à le considérer comme un précieux allié pour retrouver calme, tranquillité d’esprit et de coeur, et clairvoyance.

Nous mentionnons peu souvent le pouvoir que la méditation peut avoir sur les troubles attentionnels. Or, dans le contexte actuel, il est primordial de le souligner.
Le silence, c’est aussi créer de l’espace pour l’expression de l’autre. Dans une société qui valorise la domination par un ego décomplexé, prenant la parole pour un oui, pour un non, prononçant ce qui lui passe par la tête quelles qu’en soient la pertinence ou les conséquences, sous couvert d’une liberté d’expression largement bafouée, on désire parler plus fort et plus souvent que les autres. C’est oublier la richesse de l’autre, dans son existence et ce qu’elle peut nous apporter.
Quand j’enseigne au collège, je pose la règle qu’il est interdit d’interrompre quelqu’un qui parle. Non pas par souci d’appliquer des convenances qu’on ne nous a pas expliqué. Mais parce que tout ce qui peut être dit sera intéressant.
Je le dis aussi clairement aux ados : « Tout ce qui est dit est intéressant. Cela peut-être juste ou faux, je peux être d’accord ou pas d’accord, mais cela m’intéresse quoi qu’il en soit ». J’adore voir les yeux illuminés des enfants qui comprennent alors que se taire, c’est créer un espace où l’autre pourra se révéler en toute sécurité. Bon, je dois répéter la règle. Sans arrêt. Mais j’ambitionne, au travers des ateliers, de leur faire goûter la douce saveur du silence.
Epurer notre environnement sonore
Concrètement et au quotidien, vous pouvez chercher à épurer votre environnement sonore en faisant la chasse aux nuisances :
- Brancher la radio quand vous êtes sûr de l’écouter,
- allumer la télévision et ne rien faire d’autre en même temps que regarder un vrai programme, sans zapper incessamment,
- limiter les usages des réseaux sociaux et le « scrolling »,
- mettre en silencieux votre portable et votre ordi pour éviter les alertes incessantes,
- user du mode « ne pas déranger ».

Et s’octroyer des bains de silence. Chez soi, dans la nature. Prenez le temps d’écouter le calme, émerveillez-vous des sons que vous percevez une fois que le brouhaha a cessé. Vous constaterez peut-être ô combien, naturellement, le vide laisse place à de petits sons subtils qui forment une véritable mélodie, peut-être pas du bonheur, mais de l’apaisement.
Apprenez à aimer le silence enfin, car il est le vecteur de votre créativité, de votre imagination, de votre introspection. Faites de la place à vous-même, en coupant ce pan inutile d’occupation cérébrale : le bruit.
Et si vous rencontrez des difficultés quand vous êtes confrontés à ce silence, je vous invite à prendre RDV pour évoquer le sujet. Nous trouverons ensemble des solutions pour vous réconcilier avec celui-ci, et vous éviter l’épuisement qui vous guette à remplir le vide par tout et n’importe quoi.
OUI ! Je veux faire l’expérience d’un silence ressourçant en apprenant à méditer !
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À propos de Marion

Je suis thérapeute et formatrice, spécialisée dans la gestion des émotions et le rapport à soi (estime, confiance, amour de soi). J’interviens auprès de publics variés (ados, salariés, dirigeants, seniors, public empêché…). Je travaille sur ces questions à l’aide de la méditation de pleine conscience, la relation d’aide et l’art thérapie. Je propose des séances individuelles, des ateliers de groupe, des formations, des conférences.
Je m’adresse aux particuliers qui recherchent de l’aide pour transformer une problématique et aux institutions et entreprises qui veulent accompagner leur public ou salariés.
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